Peut-on encore oser dire en public que l’on est lecteur de Télérama ?
Surtout quand on prétend aimer le rock’n’roll et lire par ailleurs depuis sa plus tendre enfance Rock&Folk ?
Probablement que oui….. Puisque je le fais ! Plus grave encore :Je suis même abonné à Télérama.
Certains d’entre vous – parfois j’écris comme si j’étais lu par la France entière – se demandent mais pourquoi n’oserait-on pas dire qu’on lit Télérama.
Pour plusieurs raisons. Les plus anciens se souviennent sans doute que Télérama était à la base un hebdomadaire catho et que dans certains esprits, la revue garde certains effluves de pudibonderies.
Ensuite parce que ça fait intello. Et s’il y a bien quelque chose qui n’est plus à la mode aujourd’hui, c’est d’être intello, synonyme de chiant et pédant.
Vincent Delerm, Dans la chanson « Tes Parents » en 2002, dépeignait bien le lecteur de Télérama :
Tes parents ce sera peut-être
Des professeurs de lettres
Branchés sur France Inter
Et qui votent pour les Verts
Chez tes parents dans ce cas là
Y aura Télérama
Un album sur Colette
Et le chauffage à dix-sept
Est-ce que je ressemble à ça, moi ? Pas du tout !!!! A part peut-être « branché sur France Inter ».
Revenons à Télérama, pour ceux qui n’ont pas déjà fermé la fenêtre, las de mes digressions.
Télérama est avant tout un magasine culturel : Avant d’aborder les programmes télé, d’autres pages (ciné, livres, expos, musiques) viennent nous entretenir des événements émergeants du moment. C’est sûrement très juste pour approfondir le sujet mais ça reste une revue généraliste et j’apprécie. Il y a même une page « formes » qui traite de design. Sans compter les articles de fond que je me promets de lire…
Sinon, ce qui est amusant c’est que ne sommes que rarement d’accord avec les critiques ciné et tv de Télérama.
Combien de fois n’a-t-on pas vu un film se faire vilipender alors que nous l’avions apprécié ? et l’inverse est tout aussi vrai !
Pourtant, lorsque j’ai été bien blasé d’avoir vu d’affilé quelques navets sans intérêt, il m’arrive de choisir l’un des films encensés par Télérama, dans l’espoir d’y pêcher un film un peu plus consistant.
Entre Télérama et moi, c’est un peu « Je t’aime, moi non plus » et je n’ai pas envie de m’en passer.
Télérama
Hebdomadaire
Numéro 1 en 1950 sous le titre « Radio-cinéma » puis « Cinérama » et enfin « Télérama » en octobre 1960
Tirage : 650 000 exemplaires en 2008
Prix en kiosque : 2,30 €