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16 février 2018 5 16 /02 /février /2018 16:27

Brest Arena

6 février 2018

 

Oui, je suis allé voir Michel Sardou. Ceux qui me connaissent bien auront peut-être du mal à y croire ou bien m’accuseront de droitisation radicale. Alors cette petite note n’est pas un mot d’excuses – Après tout je fais ce que je veux, non ? mais une petite explication s’impose.

Il y a 40 ans, Michel Sardou était sans doute le dernier artiste que j’aurais été voir en concert. L’auteur de « Je suis pour » (alors que je suis contre) et de combien de chansons franchouillardes (J’habite en France) voire déjà ringardes « le rire du sergent »), alors que moi j’allais plutôt applaudir Lavilliers ou Higelin… Pour resituer l’époque, on était aussi Beatles ou Rolling Stones, mais pas les deux. Bref, on était volontiers sectaires et bienpensants… à notre manière, même si on pensait que les sectaires, c’étaient les autres bien sûr.

Je ne sais pourquoi, aujourd’hui, soit c’est lui qui a changé, soit c’est moi. Peut-être que la vérité est entre les deux. Une chose est sûre, c’est qu’on ne peut ignorer le prodigieux répertoire du chanteur qui, pendant toutes ces décennies nous a été imposé sur les chaines de télévision, chez Guy Lux, les Carpentier, Drucker etc. tandis que les émissions de rock étaient quasi inexistantes. Alors, peut-être suis-je victime du syndrome de Stockholm, mais ces mélodies se sont inscrites dans notre ADN : La maladie d’Amour, Je vais t’aimer, la java de Broadway, Le France, En chantant, les Lacs du Connemara…

Et encore un truc, quand même : ce type là ne pratique pas la langue de bois. Quand il a quelque chose à dire, il y va franco, que ça passe ou que ça casse… Et par les temps qui courent, c’est rare et ça ne fait pas de mal, même si, encore une fois, on n’est pas obligé d’adhérer.

Le concert ? Epatant ! D’abord un orchestre comme on n’en voit plus ! une grosse section de cordes, des cuivres, des chœurs… ils sont quasi une bonne trentaine sur scène et ça envoie grave ! Bien sûr Sardou n’est plus un jeune premier (mais ce n’est pas une surprise), la voix a baissé d’un ton mais est toujours là, inimitable. Le souffle un peu court (curieusement, cela s’entend surtout quand il parle) mais pour le reste, Sardou assure le show et ne se moque pas du public. Bon, il ne peut s’empêcher de lui envoyer quelques vannes : « Je vais pas vous faire plaisir : je vais vous chanter une nouvelle chanson ! Oh, ne faites pas semblant, je vous connais, vous n’aimez pas les nouvelles chansons, enfin, pas tout de suite. Après, oui, vous les aimez, mais vous n’écoutez pas ! ». Une petite dose de cynisme mais bon enfant, quelques commentaires toujours teintés d’humour et d’anecdotes… et surtout une grosse émotion lorsqu’il annonce que c’est sa « dernière danse » et qu’après d’ultimes saluts, il quitte la scène, un peu fatigué, tandis que l’orchestre prolonge le refrain du Lac de Connemara. Entre temps, il aura relevé les compteurs auprès d’un public fidèle, qui connait chaque refrain par cœur, en osmose, savourant une dernière fois le plaisir de cette communion avec leur chanteur populaire.

 

PS : Je savais bien que j’avais oublié quelque chose : J’avoue avoir un faible pour une strophe du France, chère à mon cœur : « Le cul tourné à Saint-Nazaire, pays breton où je suis né ». Preuve flagrante que, pour l’artiste, le département de la Loire-Atlantique, ne peut qu’appartenir à la Bretagne !

 

Michel SARDOU à Brest
Michel SARDOU à Brest
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