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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 17:11

Dans ma hiérarchie musicale affective, Pink Floyd se positionne sur le podium. Lorsque « Wish You Where Here » est sorti, je me souviens comme nous l’écoutions religieusement avec quelques amis, dans ma chambre, dans l’obscurité, sur le vieil électrophone et l’effet que ça nous produisait. Quand on est ado, on n’aime pas à moitié : on vénère. Posters, magazines, badges, tee-shirts, disques, enregistrements sur cassettes chez les copains (parce que pas le budget pour tout acheter). Ainsi j’ai eu, au-dessus de mon lit, l’image des Pink Floyd pendant plusieurs années. Voilà pour situer mon rapport avec Pink Floyd.

40 ans plus tard. David Gilmour ne ressemble plus du tout au chevelu svelte qu’il était alors. Moi non plus au demeurant.

Vue sur le château en attendant l'ouverture des grilles
Vue sur le château en attendant l'ouverture des grilles

Aussi, lorsque Sylvie m’offrit ce voyage (concert, déplacements jusqu’à Paris et hébergement), c’est un vieux rêve qui devenait tangible.

De Paris à Chantilly, j’ai eu la chance de faire le voyage par Blablacar avec Patrick et ses deux ados. Des gens super sympa (Patrick est venu me chercher devant l’hôtel), de l’humour, de la gentillesse et de la bonne musique (Pink Floyd) dans la voiture.

Nous arrivons sur le site vers 17h40, c’est plutôt calme et bien organisé (20 € de parking quand même, les barbares !).

Le château de Chantilly impressionne par sa taille et sa majesté. A cette heure, il se reflète dans le lac qui l’entoure. Voici un monument que je visiterais bien à l’occasion.

Le concert débutera à 21h45. Il nous faudra donc attendre 4 heures avant l’entrée en scène de l’artiste. C’est super long ! Les enfants de Patrick manifestent leur impatience. Ils ont faim les mômes. Et c’est vrai que l’on s’ankylose un peu à faire du sur place. Evidemment, après les attentats et davantage encore après celui du feu d’artifice de Nice, deux jours plus tôt, la sécurité est encore renforcée : sacs vidés, fouille au corps et personnel de sécurité un peu partout. Avant le concert, une voix appelle à une minute de silence, à la demande de David Gilmour et des organisateurs.

Evidemment, cette photo prise avec mon téléphone, ne rend pas grand chose par rapport à la réalité.
Evidemment, cette photo prise avec mon téléphone, ne rend pas grand chose par rapport à la réalité.

Le concert sera grandiose. La voix de David Gilmour (à la base, ce n’est quand même pas un grand chanteur) est un peu en difficulté (mais j’ai entendu pire avec McCartney) et elle se fait parfois rocailleuse mais ça ne gâche pas le plaisir !

Au second titre, un souci de guitare va perturber Gilmour qui, visiblement, trouve que son assistant tarde à lui procurer une nouvelle Stratocaster.

Les excuses de l’artiste à la fin de la chanson seront présentées dans un français impeccable. On sent que l’on a affaire à un perfectionniste, à tous les niveaux. Le light show s’appuie sur un cercle géant qui décore le fond de la scène. Ce cercle, entouré de projecteurs, servira de toile de projection pour des vidéos ou des gros plans des musiciens et notamment la guitare de Gilmour lorsqu’il prend un solo. D’emblée je ne reconnais pas les musiciens. Je finirai par identifier tout de même Chuck Leavell aux claviers. Chuck Leavell dont le palmarès est impressionnant, de Allmann Brothers Band aux Rolling Stones, qu’il accompagne en tournée, sans oublier Eric Clapton, George Harrison… les autres ne sont pas d’illustres inconnus. La basse, par exemple, est tenu par Guy Pratt, qui a participé aux dernières tournées de Pink Floyd, à la seconde guitare Chester Kamen, aux seconds claviers Greg Phillinganes, Steve DiStanislao à la batterie et Joao Mello aux saxophones, sans oublier un trio de choristes.

Là, c'est "Money" !

Là, c'est "Money" !

Composé très largement de morceaux du Pink Floyd, le concert intègre aussi des titres des derniers albums solos du guitariste, qui parfois se révèlent efficaces. Mais c’est avant tout pour les grands classiques que le public est venu et lorsque l’artiste attaque un « Wish You Where Here », c’est un chœur de 24 000 voix qui l’accompagne. Pour ma part, j’attendais « Shine On You Crazy Diamond » et je n’ai pas été déçu. Lorsque les 4 notes au son limpide et clair résonnent dans le parc de Chantilly, c’est l’envoutement total. Aucun classique ne sera oublié : « Time », « Money », « Run Like Hell » dans des versions magistrales et un light show époustouflant. J’allais omettre de citer, et pourtant ce fut excellent, la performance vocale de la choriste Lucita Jules sur « The Great Gig In the Sky ». « Une chanson de mon ami Rick Wright » présentera Gilmour. Parmi les titres récents, j’ai retenu « Today » par exemple, dont le riff de guitare évoque celui d’ Another Brick In The Wall (titre non joué ce soir, sans doute pour des raisons contractuelles avec Roger Waters). J’ai bien aimé aussi le délicat « on The Island ».

Le concert s’achève magistralement sur « Comfortably Numb » et un solo final qui s’étire dans la nuit et que l’on voudrait sans fin. Et dans cet élan d’inspiration inépuisable, David Gilmour fait durer le plaisir, travaille le manche de sa guitare, la fait chanter, rugir, décoller, rappelant qu’il reste l’un des géants, l’un des derniers « guitar heroes ». Ses visites solitaires du répertoire floydien sont parfaitement crédibles à l’instar de ce que fait McCartney avec celui des Beatles.

0H40. Fin du concert. La sortie sera longue. Malgré le plaisir, nous sommes tous courbaturés et pourtant il nous faudra piétiner encore un bon moment avant de rejoindre la voiture. Je m’offre un programme, magnifique présentation, de la tournée sur papier glacé.

L’embouteillage sera tel que la voiture ne pourra bouger, lentement et péniblement, qu’après 2 h du matin. Arrivée à l’hôtel, porte de Bercy à 4h !

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