Pourquoi entreprend-t-on cette démarche ? C’est la première question que je me pose encore. Autant lorsque l’on emmène sa femme, ses enfants, ses proches dans des lieux qui vous ont vu grandir, cela a un sens. On peut alors s’exprimer, répondre aux questions.
Mais faire seul le pèlerinage, je ne sais pas…
Mes impressions restent mitigées. D’une part, j’ai un peu triché car je suis souvent passé devant la place Ronsard au fil des décennies. Ce n’était pas une réelle découverte.
Depuis toujours, je suis fasciné par les mutations immobilières qui s’activent inlassablement, d’années en années. Les commerces qui changent, qui ferment, telle construction qui s’élève, tel bâtiment abattu… Autant de petites trahisons dans notre quotidien. Quoi ? Moi, irréductible conservateur ? Sans doute que oui. Pourtant, je dois bien admettre qu’à certaines exceptions près, Quimper a certainement plus d’allure aujourd’hui qu’hier et son patrimoine bénéficie d’une excellente mise en valeur. Oui, c’est mieux, « mais c’est plus comme avant » et du coup, le Quimper de mon enfance n’est (presque) plus.
Faut-il, pour autant, en faire une jaunisse et s’épandre sans fin sur son blog ?
…Hum…
Mesdames et messieurs, restez près du guide, la visite commence !
Nous voici donc sur la gentille place Ronsard et ses commerces de proximité. J’ai su, après coup, que c’est toujours mon ami Xavier qui tient la boucherie charcuterie. Je regrette bien de n’avoir pas franchi la porte, histoire de lui prendre un peu de rillettes et tailler ensemble la bavette (jeu de mot, maître Capello).
La petite rue Tristan Corbière n’a pas changé. Je me suis demandé si les personnes que je connaissais y habitent toujours. Mais, là encore, j’ai manqué de témérité et je n’ai appuyé sur aucune sonnette.
Direction le chemin du Likès.
Le petit pont de la garenne du Loup est toujours en place, mais évidemment on n’y circule plus qu’à pied. La maison de Gaël est toujours là aussi et le chemin jusqu’à l’école se parcours quand même assez vite. J’ai poursuivi jusqu’à Saint-Charles qui a été transformé en immeuble d’habitation et prend le nom de « résidence Maria Chapdelaine » du nom de la rue puisqu’une résidence « Saint-Charles » avait déjà pris l’appellation.
Le petit pont de la garenne du Loup
La maison de Gaël
Voilà pour ces quelques pas. Vous ne sentez pas d’enthousiasme de ma part et c’est normal. Dans cette ballade, j’ai un peu eu l’impression d’être un étranger, celui qui n’a rien à faire par ici. C’est un peu comme lorsque vous quittez la boite dans laquelle vous avez travaillé : vous promettez à vos futurs anciens collègues que vous viendrez régulièrement prendre un café et des nouvelles mais rapidement vous savez que vous n’avez plus votre place ici, que vous êtes remplacé et que vous ne tombez pas spécialement au bon moment.
Le rond-point du manoir en 1979 (au moment de la construction du "nouveau" pont)
Le même rond-point fin 2011 : peu de changement...
Ceci dit, je reste indécrottablement très attaché à Quimper. Mais j’ai nettement mieux apprécié accompagner ma chérie, quelques semaines plus tard, au premier samedi des soldes, de boutiques de fringues en boutiques de fringues, m’amusant de son enthousiasme communicatif. Car, après tout, c’est ça la vie.
Sylvie profite des soldes !