Warren Haynes, c’est du bio.
Un artiste élevé au grand air, nourri des influences les plus pures. Vous pouvez éplucher la pochette, pas de trace de colorants ni d’ajouts chimiques.
L’homme n’utilise que des produits dont la traçabilité est connue. Une bonne grosse Gibson en bandoulière, un ampli Marshall à lampe : du costaud Monsieur, de l’éprouvé !
Entouré d’une formation restreinte : basse, batterie, claviers augmentés ici et là d’un sax voire d’une section de cuivres. Côté claviers, pas de synthé mais du vintage, comme je l’aime : de l’Hammond B3 (What Else ?), du Clavinet (le son aigrelet de « Superstition » de Stevie Wonder), du piano électrique Wurlitzer (celui de Supertramp époque « Dreamer »).
Voilà pour les ingrédients.
Maintenant écoutons : Déjà ça sonne fabuleusement bien. Une production dynamique, un mixage ample. La musique est très « classic rock » version blues-rock. Et dans le genre, c’est la super classe. Avec Warren Haynes, le style demeure actuel et contemporain. Il l’impose comme Miles Davis fut et resta avec lui une musique moderne et vivante.
Les compositions (toutes signées de sa main) sont calibrées dans le style mais certains titres sont dignes des plus grands standards du genre. Du genre qu’aurait pu chanter Otis Redding ou Aretha Franklin… Question voix, celle de Warren n’est pas ridicule. Un beau grain rocailleux à souhait qui parfois évoque celui de son complice Gregg Allman.
La guitare (car c’est tout de même un putain de sacré guitariste) est sobre, parfois discrète mais toujours fluide et venant avec un bel à propos.
10 titres qui passent vraiment trop vite. Entre sa carrière solo, Gov’t Mule, son power trio ou encore Allman Brothers, Mr Haynes ne connait pas la crise. Un artiste trop méconnu, qui n’a rien à envier à un Clapton, sinon la notoriété.