Saint-Vougay (29, près de Landivisiau)
Exposition du 3 mars au 7 novembre 2012
C’est toujours un plaisir de retourner au château de Kerjean. J’aime ce petit château renaissance qui porte bien les ravages du temps.
Ce lieu, géré par le Conseil Général, bénéficie à longueur d’année d’animations musicales et théâtrales. Une expo temporaire s’y installe généralement de mars à novembre. L’an passé le thème était le cinéma en Bretagne. Cette année, c’est la musique bretonne qui est à l’honneur.
« Sonnez Bombardes, Résonnez Binious » est un parcours dédié à la musique populaire bretonne.
Outre la bombarde et le biniou, la musique bretonne s’exprime selon les pays au travers de la clarinette, la veuze (sorte de biniou répendu à l'est de la Bretagne et dans le pays nantais), la vieille à roue, le violon. L’accordéon est arrivé plus tard. De nombreux instruments anciens et magnifiques s’offrent à nos regards dans une présentation particulièrement soignée. Les supports audio et vidéo (certains hélas déjà défaillants, si tôt dans la saison) contribuent à enrichir le savoir du visiteur.
Profitant seul de cette visite, j’ai pu m’imprégner tranquillement et à loisir de toute cette culture, ne négligeant aucune indication, aucune projection, aucune vitrine. Le temps passa très vite et je dus accélérer sérieusement le mouvement pour le deuxième étage, qui pourtant méritait autant d’attention. Mais les gardiens ne badinent pas avec l’heure de fermeture !
J’ai été surpris d’apprendre que la création des bagads date seulement de 1947 alors que je croyais que c’était une tradition ancestrale. De même pour les Fest-noz d’origine encore plus récente puisqu’ils datent des années 50.
J’échangeais ces jours ci avec un ami qui me disait regretter l’époque où internet et les réseaux sociaux n’existaient pas et que l’on était alors bien plus heureux ! Cette expo nous ramène dans une période encore plus ancienne où le disque n’existait pas. Pour écouter de la musique, il fallait jouer soi- même d’un instrument ou sortir dans la rue, dans les bals. Un mariage, par exemple, se devait d’avoir son ou ses sonneur(s).
Est-ce que la vie était plus heureuse ? Pas si sûr. Elle était plus rude, âpre, inégalitaire mais je crois que l’on savait - et on devait - se contenter de peu et , ainsi, encore mieux savourer le moment présent lorsqu’il était agréable.