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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 17:36

Disquaire day YvonLorsque je suis passé à Dialogues, Samedi vers 17h, la messe était dite : La première édition française du « Disquaire Day » est un beau et franc succès ! « ça a été la bérézina sur les éditions collectors » déclare Yvon avec un franc sourire. Le comble pour nos disquaires aura été la limitation de la distribution des raretés : un exemplaire par acheteur. J’ai quand même déniché un joli pressage du 45 tours des Stones « Brown Sugar ».

 

Et ce succès me réjouit, car, malgré la tendance, j’userai de tout mon pouvoir (et ce blog pèse lourd dans le PAF, croyez moi) pour promouvoir et défendre le disquaire. Et disquaire indépendant de surcroit.

 

J’en ai deux qui s’agacent en commentaires sur mon article « disquaire day ». l’un qui déclare sans état d’âme que la fin du disquaire c’est pas un mal et l’autre qui s’énerve en défendant le contraire mais sans vraiment argumenter.

 

C’est vrai ce que dit Jean-François : aujourd’hui on peut tout acheter sur internet, on peut tout télécharger, les forums de discussion existent, les sites spécialisés aussi. Tout comme on peut se payer un home cinéma de compet et se mater en Blue Ray et en HD un film récent plutôt que d’aller au ciné. Pour les concerts, pareil : un bon DVD plutôt qu’être mal placé au mileui d’ une foule avec une armée de géants devant toi qui te barre la vue. Le travail à distance se développe. Bref, bientôt on pourra tout faire de chez soi à partir de son PC ou Mac. Plus besoin du facteur, on a le mail. Etc. etc.

 

En gros, on n’aura plus besoin de sortir.Dialogues musiques Vinyles

 

Et du coup, on n’aura plus besoin de voir personne. On aura plein d’amis sur Facebook mais aucun dans la vraie vie, ou si peu. Je ne sais pourquoi je parle au futur car je suis persuadé que c’est déjà le cas pour certains et en particulier les plus timides qui se servent de l’écran comme d’un bouclier.

 

Est-ce cette vie vers laquelle notre société tend ?

 

Si tel est le cas, j’entre en résistance. Car j’aime les rapports humains, j’aime le contact physique, j’aime les échanges et pas seulement les échanges virtuels. J’aime échanger mon point de vue contradictoire avec les uns et les autres. Et à ce titre, le disquaire est l’un de ces lieux de découverte, d’échanges. Evidemment si l’on y rentre juste pour acheter la référence quel’on avait noté à la maison et que l’on ressort aussi vite, c’est vrai que l’intérêt est proche de zéro. Mais, tout comme à la librairie, il est bon de flâner dans les allées, de se laisser aller à écouter quelques disques que le professionnel vous aura suggéré parce qu’il vous connaît et sait ce qui peut vous émouvoir. Et force est d’admettre qu’il est plaisant de commenter l’actualité musicale avec le vendeur ou encore le client qui a lui aussi ses habitudes.

 

Et si je suis réac, hé bien tant mieux ! J’assume ! Parce que cette évolution ne me plait pas.

 

Dialogues musiques RAP

Dialogues Musiques à Brest. La photo d'Yvon, le directeur, est empruntée au quotidien Le Télégramme.

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commentaires

J
<br /> Nous sommes donc d'accord !<br /> Je vous rejoins tout à fait Cécile et Benoît sur le côté proximité, conseil, nouveauté, échange, etc... Je comprends et je partage la démarche.<br /> Vous conviendrez néanmoins que ce comportement est très minoritaire dans la population et tend à devenir un épiphénomène. En conséquence de quoi, il n'y a plus assez de clientèle pour que<br /> l'activité des disquaires indépendants soit viable à moyen ou long terme. Comme dit précédemment, je ne m'en félicite pas particulièrement, mais je ne m'en lamente pas non plus. C'est une évolution<br /> du mode de consommation que je constate, comme tous ceux qui regardent ce marché de l'édition musicale. Il faut voir les choses en face !<br /> <br /> Dernier point sur le prix... 2 Euros de moins sur un disque, ça fait en gros un disque gratuit pour 7 ou 8 achetés... Acheter au meilleur prix, c'est donc une façon d'acheter plus de musique.<br /> Ensuite, je parle d'un produit identique, exactement, strictement. Une Dacia (puisque c'est l'exemple choisi) a beau être un véhicule automobile (quoique...), ce n'est pas une Audi !!! Et pour<br /> digresser légèrement sur ce sujet, je trouve complètement absurde d'acheter une Dacia neuve plutôt qu'une Renault d'occasion par exemple, avec le même budget cela va sans dire.<br /> Enfin, je vois une différence entre dépenser intelligemment et être radin. Le radin ne dépense rien, ou presque. Pour ce qui me concerne, je suis très rationnel dans mes achats (et je le<br /> revendique), mais, vu ce que je dépense, pas radin.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> hé bien !!! Que d'échange sur un sujet qui prends aux tripes, finalement. Parce que l'on touche un domaine passionnel. Je dois dire que j'ai bien apprécié la qualité des échanges lorsqu'ils<br /> étaient pertinants et argumentés, même lorsqu'ils étaient en opposition.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> PS : Philippe, je te soupçonne de t'auto-commenter avec un pseudo provoc' du genre "chatelin putain" pour créer du buzz sur ton blog... malin, va ! ;-)<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Benoît, je suppose que je dois prendre tes soupçons sur le mode de la plaisanterie ! En tout état de cause, j'assume mes opinions et je n'utiliserais certainement pas de pseudo pour répondre aux<br /> commentaires.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Mon avis sur la question est plus relatif...<br /> Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il y a encore peu de temps, le disquaire (indépendant ou pas) était le seul moyen d'acheter de la musique.<br /> De l'arrivée de l'internet est apparue un nouveau marché, nouveau mode de consommation, des prix plus bas (pas toujours), et le déclin des disquaires.<br /> <br /> Désormais, ce sont deux démarches d'achat totalement différentes, que l'on peut difficilement opposer.<br /> <br /> Je ne ressens pas le besoin de polémiquer sur la question, ni même d'essayer de convaincre, après tout, que ceux qui n'en ressentent pas le besoin, ne mettent pas les pieds chez les disquaires, il<br /> me semble évident qu'il trouveront aussi bien ailleurs.<br /> <br /> En revanche je peux parler de mon expérience, et je rejoins totalement Cécile dans sa comparaison avec le libraire ou le magasin de fringues de quartier : ça s'appelle la proximité, l'expertise, le<br /> flair de débusquer une nouveauté parmi les wagons qui paraissent chaque mois, les débats enflammés avec le(s) vendeur(s) et parfois avec un client lambda, autre habitué du lieu ; aux détracteurs,<br /> je demanderais ceci : pourquoi ne pas simplement admettre que tout ceci peut avoir une valeur, et donc un prix, que certains seront peut-être prêts à payer ?<br /> <br /> En ce qui me concerne, je joue sur les deux tableaux : loin d'être fermé au progrès, j'utilise Deezer (abonné Premium, je peux écouter en streaming la quasi totalité des nouveautés ou des disques<br /> pour que je n'aurais pas acheté par frilosité), j'achète des pièces par Internet car uniquement par ce canal (le dernier album du français Red, 33t édité en 500 exemplaires, chaque pochette étant<br /> unique), et je continue avec plaisir de me perdre avec plaisir dans les rayons du magasin Meloman de Nantes où le conseil et l'expertise m'ont permis de découvrir de fantastiques trouvailles à côté<br /> desquelles j'aurais pu passer... en comparaison, à la FNAC, le gus me demande à chaque fois d'épeler le nom de l'artiste que je recherche comme s'il l'entendait pour la première fois, j'ai<br /> l'impression de causer à un distributeur...<br /> <br /> Pour conclure, j'ajouterais que le seul point qui me surprend dans l'échange, c'est la question de Jean-François : "pourquoi payer exactement la même chose 2€ de plus ?" (je cite de mémoire, mais<br /> en substance, je dois pas être loin) ; il me semble qu'en se creusant un peu, bien peu de consommateurs sont parfaitement rationnels dans leurs achats, à moins d'être un radin pathologique... si<br /> c'était le cas, on roulerait tous en Dacia, on s'habillerait chez Kiabi et on ferait nos courses chez Lidl...<br /> <br /> my 2 cents !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Moi aussi je connais Yvon !<br /> Et pour avoir été cliente de Dialogues pendant un moment, je ne peux qu'aller dans le sens de Philippe. Voilà quelqu'un qui observe, apprend à connaître les goûts de ses clients et qui sait sortir<br /> l'album qui pourrait plaire. Ca marche pas à tous les coups, mais ça permet souvent de très agréables découvertes.<br /> Alors pourquoi acheter plus cher chez son disquaire quelque chose qu'on peut télécharger sur internet même légalement?<br /> <br /> Déjà pour la qualité du son et surtout pour profiter des conseils de quelqu'un de passionné. Je trouve tout à fait normal de payer pour le service rendu.<br /> Je ne suis pas contre, loin de là, de glaner des informations sur internet, forum, magasines(oserais-je dire revues spécialisées achetée à la maison de la presse?), mais il me semble aussi<br /> primordial d'avoir un contact humain, une vraie conversation.<br /> Je dois malgré tout avouer que je ne fréquente pas beaucoup de disquaire sur Nantes, je pense cependant pouvoir transférer ces considérations sur d'autres types de commerces.<br /> Un de mes grands plaisirs est d'aller à la librairie et demander au libraire de me conseiller deux ou trois livres en fonction de mes derniers coups de coeur. Je pourrais le commander sur internet<br /> ou aller à la fnac et payer 5 % moins cher et même le télécharger étant donné que ça développe de plus en plus, mais je préfère me déplacer, avoir une conversation agréable et partir avec sous le<br /> bras, un livre, un disque qui a plu à une personne que j'ai rencontré. Je pourrais revenir la prochaine fois donner mon avis. J'ai vu cette personne, je lui ai parlé il y a eu un échange et j'aime<br /> ça.<br /> Il en va de même pour les vêtements. Je préfère aller voir la vendeuse de ma petite boutique nantaise (okko) pas très loin d'autres enseignes qui proposeraient la même chose un peu moins cher, mais<br /> là-bas, on se connaît, elle prend le temps de me conseiller, de m'aider à trouver le vêtement qui me plaira et qui m'ira et même à choisir un cadeau pour mon mari. C'est cela que je cherche dans<br /> les boutiques "indépendantes" (comprendre qui sortent des grandes chaines de magasins)un avis personnalisé et un contact.<br /> <br /> Je me suis un peu éloignée du sujet principal, je n'ai pas proposé d'argumentaire très étoffé, j'ai plutôt faire part de ressentis très personnels. Mais il m'arrive de regretter, que l'on préfère<br /> de plus en plus l'avis d'anonymes plutôt que celui d'une personne qui est présente face à soi.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Ah, un avis contraire avec des arguments ! Voilà qui me plait davantage.<br /> <br /> Je te cite "l’un qui déclare sans état d’âme que la fin du disquaire c’est pas un mal". Sans aucun état d'âme, c'est un fait. Mais je ne prétends pas non plus que c'est un bien, ni que c'est ce que<br /> je souhaite. Je constate, comme tout le monde, que les disquaires "indépendants" (même si je ne sais toujours pas ce que cela veut dire) ont des difficultés et tendent à disparaitre.<br /> <br /> Ensuite, Il ne faut pas confondre plusieurs notions. Ce n'est pas parce que la source de l'information est virtuelle que tout est virtuel ! Je te garantis que Lussi est bien réelle par exemple, de<br /> même que ces créations, qui sont déjà disponibles en écoute sur son My Space ou sur :<br /> http://www.lussiinthesky.com/<br /> Alors que le CD ne sort que le 23 mai. Tu me diras si cet EP 5 titres se trouve chez ton disquaire indépendant favori...<br /> <br /> Comme je le dis dans l'autre message, chercher des choses sur Internet, en découvrir d'autres, etc... ne m'empêche absolument pas de sortir, ou d'aller au concert. C'est tout le contraire !!! J'ai<br /> pléthore d'exemples depuis 3-4 ans.<br /> <br /> J'observe simplement qu'il y a 20 ou 30 ans la quasi-seule source d'information musicale accessible était bel et bien le disquaire. D'ailleurs (à écouter ceux qui ont connu cette époque) dans les<br /> années 60-70, il y en avait partout, puis leur nombre n'a cessé de baisser, phénomène qui s'accentue encore depuis 10-15 ans avec l'arrivée puis la démocratisation d'internet.<br /> Aujourd'hui, le disquaire n'est plus du tout la seule source d'information musicale, loin s'en faut !!! Il y a une multitude de sources d'information et en plus celles-ci fonctionnent pratiquement<br /> en instantané et l'internet est mondial.<br /> <br /> Par ailleurs, je maintiens ce que j'ai dit précédemment : pourquoi, sciemment, payer EXACTEMENT le même produit plus cher ? J'aimerais bien avoir une réponse à cette question...<br /> <br /> Dernier point, volontiers polémique, de plus je ne connais pas Yvon, mais tant pis... De mon point de vue, le choix des disques exhibés sur la photo est symptômatique ! Ce que j'attends dans le<br /> domaine de la musique, c'est avant tout la nouveauté, de la création récente. Si l'objectif du "disquaire day" est juste de vendre une émième resucée de vieux titres, je trouve cela à la limite du<br /> pathétique.<br /> Là, on crée un besoin pour des collectionneurs. Mais diantre, la musique ne s'est pas arrêtée à la mort d'Elvis ou de Janis Joplin, ni à la dissolution des Beatles... La musique évolue en<br /> parmanence, il y a des nouveaux artistes qui créent tous les jours, et c'est ça que je trouve passionnant.<br /> Alors, créer un évènement pour promouvoir cela et aider les artistes en devenir OUI !!! Mais créer un évènement pour tenter de sauver une profession vouée à une disparition inéluctable en créant de<br /> toute pièce des tirages limités de vieux clous, franchement : NON !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Je ne dispose hélas pas du temps suffisant pour répondre correctement à ce commentaire.<br /> <br /> <br /> Moi je connais Yvon et je peux te dire, que même s'il tient entre les mains deux vieilles valeurs sûres (Ben oui, il vend aussi du "back catalogue"), cet homme est un vrai dénicheur de talent.<br /> Fait un tour dans son magasin et regarde ce qui est en écoute sur les bornes. S'il y a quelqu'un qui connait les tendances, qui sait repérer les talents c'est bien lui. Sans pour autant cracher<br /> sur le passé. Parce qu'il n'y a pas de contradiction entre les deux.<br /> <br /> <br /> Mais j'ai l'impression que tu as un parti pris : tu t'es mis en tête que le Disquaire Day c'était pas bien et dès lors, tous les arguments seront bons pour casser.<br /> <br /> <br /> <br />

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