Venu des pays anglo-saxons (Record Store Day), voici que débarque en France le Disquaire Day.
Un événement a la gloire d’une espère menacée, en voie de disparition : le disquaire indépendant.
Pour la Bretagne, ils ne sont plus que 4, en comptant Harmonia Mundi à Quimper. Misère… Le superbe magasin de Rennes, le justement nommé « Rennes Musiques » a fermé ses portes depuis déjà deux ans (peut-être même plus…)
Dans mon enfance, on vendait du disque à tous les coins de rue ou presque. On distinguait alors deux types de magasin : celui qui ne vendait que cela et celui qui disposait d’un rayon parmi d’autres, souvent de l’électro-ménager.
Les années 2000 auront été fatales. A Brest, il n’en reste plus qu’un, face à la FNAC et à l'espace Culturel Leclerc : Dialogues Musiques. On y trouve, sur trois niveaux, un choix exceptionnel de CD, DVD et de vinyles et du personnel passionnel et érudit.
J’aime y faire mon petit tour, échanger quelques mots avec Yvon et son équipe. J’y dégote parfois quelques pépites rares et inconnues comme le dernier Doug Paisley (qui sera en concert à Brest le 5 mai prochain).
Mais les temps sont durs et les ventes continuent de baisser, menaçant ces derniers temples de culture indépendants.
A qui, à quoi la faute ? Le téléchargement illégal que l’on a vite désigné comme le parfait coupable ? Sans doute est-il à l’origine du mal. Mais, ce qui tue aussi le « petit » commerce, c’est le manque d’attractivité sur beaucoup de jeunes, qui gèrent au millimètre leur compte "argent de poche". Lorsque je leur demande pourquoi ils préfèrent la FNAC ou autres, la réponse est cinglante : le prix des articles. 4 CD à 20 euros ici, 2 euros de moins sur tel autre CD en comparant deux magasins. Les habitudes se forgent. Et même si acheter chez un indépendant est plus fun, la réalité économique est là.
Nos disquaires peuvent-ils (ou veulent-ils) s’aligner ?
Le disquaire Day mise sur l’exclusivité. Ce jour là, le 16 avril donc, des éditions en pressages limités seront mis en vente, seulement chez les disquaires affiliés. De quoi séduire le mélomane collectionneur. De plus, des mini-concerts seront organisés ici et là !
C’est un joli coup de projecteur. Mais ça ne suffira pas. Le disquaire indépendant a un défit à relever. Je lui souhaite d’y arriver, qu’il ne laisse pas le marché aux seuls gros distributeurs.
Dialogues Musiques à Brest