Editions Nuits Blanches
Collection policiers
Avril 2010
Après une critique en demi-teinte de "Mise en bière à Ste-Marine", l’auteur m’avait gentiment contacté en m’encourageant à lire son dernier ouvrage « Le sonneur Noir de Lorient ».
Ce que je ne fis pas. Mais apprenant la parution imminente d’un nouvel épisode des aventures de son héros, Gwenn Rosmadec (et non "Kermadec" comme je l'avais écrit initialement et que l'auteur a bien voulu me corriger), je fus pris de remords et cherchai un exemplaire du sonneur noir.
L’ouvrage étant en rupture de stock, j’ai eu de la chance de choper le dernier exemplaire en rayon à la librairie Dialogues (publicité gratuite encore et toujours !).
Sur la forme, le nouvel éditeur n’est guère plus soigneux que le précédent. L’infographie de la couverture et de la 4ème fait toujours preuve d’un amateurisme indigne. La superposition de divers visuels est du plus mauvais effet. Ajoutons à cela des fautes d’orthographe oubliées, une mise en page parfois mal justifiée. Non, vraiment, ce n’est pas sérieux !
Venons-en au contenu. Une nouvelle fois, notre écrivain public de Ste Marine se trouve mêlé à une drôle d’histoire qui va le mener à Mayotte.
Je suis encore surpris du manque de discrétion professionnelle de certains personnages d’Alex Nicol. Le cousin qui, à chaque enquête, ouvre les dossiers médicaux des patients de toute la France (ce qui, en outre, est rigoureusement impossible), des militaires qui laissent filtrer des informations par définition confidentielles. Franchement, ça non plus ce n’est pas sérieux et passible de sanctions disciplinaires !
Cette nouvelle lecture d’un polar d’Alex Nicol n’a fait que confirmer ma précédente impression. Ni plus, ni moins. Et je me demande même si je n’avais pas préféré « Mise en Bière à Ste Marine ». Pourtant l’argument en lui-même est plutôt intéressant, l’écriture est limpide. Mais les personnages sont peut-être un peu trop caricaturaux, taillés à la hache. J’aurais aimé, par exemple, que soit mieux développée l’histoire de la mère du « sonneur noir » et le drame qu’elle a vécu. Le final, avec l’artillerie lourde, ne m’a pas convaincu du tout. Tout cela manque de subtilité et peut-être un peu aussi d’ambition de la part de l’auteur.
Dommage, car Alex Nicol a bonnes idées, un vrai talent de conteur, ses dialogues sont souvent savoureux, mais il manque, à mon sens, une certaine densité, une profondeur qui aurait permis au lecteur (moi, en tous cas) de m’impliquer davantage dans « Le Sonneur Noir de Lorient ».
Site de l'auteur : http://enquetes.en.bretagne.free.fr/