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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 19:08

RetromobilePorte de Versailles

Février 2013

Photos de Jean-François (Merci braz)

 

Tous les ans à la même époque, les amoureux d’anciennes se retrouvent à cette grand messe Porte de Versailles.

 

C’est sûr, le provincial en prend plein les mirettes. Mais pas que lui, l’événement prenant au fil des ans une ampleur internationale. Ca lui change des rassemblements locaux où la Simca 1000 croise le fer avec un sympathique HY et où la Jaguar Type E fait office de voiture exceptionnelle (qu’elle reste toujours et partout, aussi bien à Lanrivoaré qu'à New-York) Je suis un peu dur et caricatural (car il y a de solides collectionneurs en province, bien évidemment), mais il faut avouer qu’en dehors du Tour de Bretagne, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous les yeux dans notre far west.

Retromobile est un salon hétéroclite où l’on peut aussi bien trouver une 205 junior qu’une hispano Suiza de 1931 hors de prix. Beaucoup, oui beaucoup de belles voitures donc, et l’amateur en prend plein les yeux (c’est la deuxième fois que je le dis…).

 

Je n’étais pas venu depuis 5 ans et j’ai retrouvé le salon avec un enthousiasme intact. Plus je vieillis (et ça ne s’arrête hélas pas), plus mon intérêt se porte sur les voitures de prestige et les beaux cabriolets. Les populaires ne retenant que peu d’attention. Sans doute est-ce par lassitude tant ces dernières sont légions dans nos contrées.

 

Contempler une Bugatti 57 Ventoux, de superbes Delahaye, une Delage, une Voisin et encore une brochette d’Aston Martin restaurées de manière extraordinaire force sans peine l’admiration. On est dans le sublime, oui madame !

 

Bien sûr, on ne se permet même pas de rêver les posséder mais la simple contemplation est déjà un bonheur en soi.

 

Cette année, beaucoup de Mercedes 300 SL (vous savez, celle dont les portes s’ouvrent de bas en haut, comme de petites ailes !). Toutes plus belles les unes que les autres, certains stands s’offrant le luxe d’en exposer 5 côte à côte !

 

De bien belles DS également et notamment un très joli bouquet jaune, orange et vert (les esthètes parlerons de « jonquille », « capucine » et « vert printemps ») sur l’espace du vendeur suisse Lukas Hüni. A mon sens, la DS reste un phénomène à part : C’est une voiture populaire (et plus encore si l’on inclut les ID et autres Dspécial) qui demeure néanmoins dans l’exception : sa ligne et sa technologie détonaient déjà en 1955 et restent encore aujourd’hui l’objet d’une dévotion particulière. Pour preuve, s’il en était besoin, le nombre de clubs très actifs qui lui sont consacrés.

 

La voiture la plus étonnante du salon est sans doute cette DS Concorde de 1964, carrossée par Henri Chapron et présentée ici dans un état d’épave incroyable.

 

DS Chapron Concorde

 

Il n’est pas un bout de tôle qui n’ait été défoncé, cabossé, déformé… Qu’est-il arrivé pour mettre cette voiture dans un tel état ? J’apprends sur place qu’il s’agit de l’œuvre d’une femme trompée qui, dans un bel élan de folie destructrice déversa sa hargne avec une intensité extraordinaire. La souffrance de cette femme est à la mesure du résultat et l’on songe, en évaluant la profondeur des chocs, que la puissance d’une forcenée en pleine crise dépasse largement celle des Stalone et Schwarzenegger réunis.

 

Coup de cœur sur la Delahaye Type 135M Roadster Figoni & Falaschi 1937

 Delahaye Type 135M-de face

La plus belle voiture du salon restera, à mes yeux, cette exceptionnelle Delahaye sur le stand de l’Auto Classique Touraine. Avec sa ligne audacieuse et cette livrée blanche et bleue claire, elle transcende la réalité, semblant toute droite sortie d’un cartoon de Tex Avery.

 

Elle est pourtant bien là, visible et palpable même si je n’ose pas la toucher. Le carrossier qui a travaillé dessus traine dans les parages et explique, avec une grande humilité, certains aspects techniques de son travail et du véhicule, notamment sur son armature en bois. Il est fier de voir la voiture tant photographiée par les visiteurs. Il peut.

 

Ailleurs on peut découvrir, dans un autre genre, un véhicule bien improbable. L’Hélica, voiture à hélice, fruit de l’imagination d’un inventeur comme l’entre deux guerres en a vu s’épanouir. Comme chantait Charlélie Couture, « Comme un avion sans ailes » C’est exactement ça. On imagine sans peine la défiance du voisinage à l’arrivée de cet engin dont l’immense pale devait effrayer les piétons sur son passage. Un accident de la circulation ne devait pas être beau à voir, façon steak tartare. Des panneaux indiquent que Marcel Leyat a vécu 102 ans et qu’il a passé le reste de sa vie sur des inventions musicales tout aussi farfelues. Une photo nous montre le monsieur, une longue barbe blanche en parfaite adéquation avec l’image que l’on pouvait s’en faire. Un inventeur original dont les délires n’ont jamais trouvé une exploitation commerciale d’envergure.

 

Il y en a vraiment pour tous les goûts à Rétromobile…

 

Pour ma part, je goûte à toutes ces ambiances, toujours admiratif ! Quelques voitures plus abordables que l’on se prend à espérer que, peut-être, un jour… Un petit cab. Ou une belle DS à nouveau…

 

Pour certains, ce jour, c’est aujourd’hui ou plutôt ce soir, à l’occasion de la vente aux enchères Arcurial orchestrée par Maître Poulain, commissaire priseur star et showman.

 

VENTE ARCURIAL

 

La vente démarre un peu en mode diésel. Les motos et scooters n’atteignent pas des records. Le commissaire priseur et ses « crieurs » y vont mollo.

 

Une 2CV atteint tout de même la coquette somme de 24 000 euros. Ca commence à chauffer lentement et on atteint réellement une vitesse supérieure lorsque Me Poulain nous fait une longue lecture d’un écrit de Françoise Sagan sur l’éloge de la vitesse. Il faut dire que l’on est en train de vendre sa Mercedes-Benz 450 SEL de 1979.

 

La reine de la vente est une Talbo Lago TC150C, un colossal bolide de 1936. Une voiture d’exception, dans son jus qui partira à 1.280.000 euros.

 

Dans l’ensemble ce sont de très beaux modèles dont la vente dépasse rarement son estimation la plus basse. Ainsi un collectionneur, installé près de nous, s’est fait plaisir avec une Bentley S2 Berline de 1961 « appartenant à une grande famille française » pour 17.000 euros (« Moins cher qu’une 2CV » ironise l’acquéreur).

Lincoln Premiere 

 

Très beau spectacle aussi que l’arrivée de cette Lincoln Première Hot Rod de 1956, véritable paquebot sur roue, d’où s’extrait une belle pin-up telle une starlette hollywoodienne de la même époque.

 

Mon coup de cœur se portera sur une Duesenberg cabriolet de 1929 qui se vendra à 900.000 euros. Ce n’est pas moi qui ai levé la main ! Tout de suite après, ce sera la Ferrari d’Alain Delon qui inspira à Maître Poulain, l’une de ses meilleures prestations, faisant référence à son dernier livre dans lequel il consacre un chapitre à l’acteur. Beaucoup d’humour, de l’esprit sans se départir de son sens commercial tout en élégance. Un grand moment !

 

La Testarossa de Delon partira à 136.000 euros. Belle envolée pour une voiture dont l’estimation était bien plus basse. Mais c’était sans compter qu’elle fut pilotée par Delon, l’immense acteur de chef-d’œuvre du 7ème art comme la Piscine, le Guépard, Le Samouraï, Plein Soleil mais aussi de films que la postérité n’a pas retenus comme ce « Aiport 80 Concorde » ou l’on peut entendre le beau gosse déclarer : « Je sens une légère vibration dans le manche ! ».

 

What Else ?

Un bouquet de DS

 

 

 

 

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commentaires

B
Bel article! Je me souviens de Rétromobile dans les années 1990, lorsqu'on croisait le créateur de cet événement, Marc Nicolosi, à vélo dans les allées. Il y avait un coin réservé aux marchands de<br /> pièces détachées et on trouvait des choses extraordinaires dans ces cavernes d'Ali Baba.<br /> Vous évoquez la 2CV vendue par Maitre Poulain: Il me semble que c'est l'exemplaire qui a appartenu à Roger Brioult (le dernier modèle produit par Citroen), Ingénieur JOurnaliste chez ETAI qui avait<br /> écrit un double recueil passionant sur les bureaux d'étude Citroen... Cette auto lui avait été volée (ce qui le rendit littéralement malade), et fut retrouvée abandonnée et brulée....
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P
<br /> <br /> Merci pour votre commentaire !<br /> <br /> <br /> En ce qui concerne la 2CV, il s'agit d'un modèle de 1958, découvrable. je ne pense donc pas qu'il s'agisse du même véhicule.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Ah, voilà un bien joli compte-rendu ! Fidèle à l'ambiance de cette édition de Rétromobile. Vivement l'édition 2014 !
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