Atlantic - 1975.
Je viens d’acquérir ce 45 tours sur ebay. Vous savez comment c’est. On repère un objet qui nous intéresse, puis on regarde ce que propose le vendeur et on se laisse tenter.
Et c’est la grosse claque. Bien sûr, je connaissais ce tube disco interplanétaire avec ses troublants feulements de femme pendant l’amour. Mais , outre les atouts de la chanteuse, mes sens ne s’étaient guère préoccupés de ce titre. Il faut dire que mon goût pour la musique disco n’est pas si ancien.
J’écoute donc la face A, surtout pour vérifier que le vendeur ne m’a pas arnaqué. Bon ça craque pas mal, mais au-delà des parasites, on entend quand même la musique.
Musicalement, justement, ça joue sévère. Une rythmique implacable : batterie avec grosse caisse et charleston bien en avant, la basse et enfin la guitare wha-wha qui tricote un petit riff métronomique. Il y a du violon qui s’étire et des cuivres qui rugissent. Le piano tisse sa toile et le synthé millésimé 1975 donne sa touche de modernisme. Pas de crédits sur le 45 tours, bien sûr, mais je suis prêt à parier que c’est pas mieux sur le 33 tours avec sa version de 16 minutes. Une production Tip top, donc ! Le début du disco c’est quand même grandiose. On est encore un peu dans la soul mais on sent que c’est prêt à basculer vers une autre ère.
Beaucoup de productions de l'époque sont de cette trempe comme le « Never Say Goodbye » de Gloria Gaynor, autre scie au plaisir inusable.
Love to love you Baby est le premier tube de Donna Summer. Quel toupet quand même ! S’inspirant de « je T’aime moi non plus » du duo Birkin / Gainsbourg, elle reprend les soupirs déjà très évocateurs de Jane Birkin, surjoue le tout et y ajoute des paroles tout aussi explicites que celle du maître français. Résultat : 3,21 mn ou 16,49 mn selon le format acheté de sexe brut. Oui, encore une histoire de taille (18 ou 30 cm) du disque (bien sûr !)
Sur la face B, c’est le même titre auquel on a ajouté « Part II » et, miracle, c’est encore meilleur. Le final, après un intermède de synthé, s’envole dans des chœurs magnifiques, la musique monte en crescendo, on sent la sueur des musicos, concentrés sur le tempo. Bref, c’est l’orgasme final. Cette face dure 4,57 mn et comme c’est un peu juste, on se le repasse…
Il semble – source Wikipédia – que ce phénomène ne soit pas nouveau. Déjà avant la sortie du disque, le patron du label Casablanca, Neil Bogart, dû passer et repasser le titre à la demande de ses invités, lui donnant l’idée d’en faire une version longue pour le LP.
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